Au secours mon enfant bégaie !

Au secours mon enfant bégaie !

Au secours mon enfant bégaie !

Activités et conseils pour votre Happy Kid


Vous êtes en attente d’un rdv chez un orthophoniste ou venez d’avoir votre premier rendez-vous chez votre orthophoniste :
Vous avez eu beaucoup (trop ?) d’informations et peut-être n’avez-vous pas eu le temps d’enregistrer tous les conseils ?
Pas de panique ! Voici un petit document récapitulatif avec toutes les informations et conseils à mettre en place à la maison, avec votre enfant et la fratrie !
Vous voilà déjà peut-être un peu rassuré ? 
Bonne lecture !

LES 3 POINTS CLEFS :
1. Dédramatiser le bégaiement
2. Maintenir l’échange, rétablir la communication avec votre enfant
3. Apporter des clés à votre enfant pour apaiser ses émotions, relâcher ses tensions


Ne jamais faire répéter l’enfant, essayez plutôt d’étayer ses propos, de répéter éventuellement le mot où il y a eu un blocage en modélisant une parole douce et lente.
Posez des questions simples et fermées, une question à la fois !
Écoutez sans interrompre, exprimez non verbalement, par vos mimiques et attitudes, à votre enfant, lors des accès de bégayage, que vous continuez à l’écouter ! Maintenez votre regard, soyez un interlocuteur actif.
Vous pouvez également donner un "feedback sensoriel" de douceur en caressant la main de votre enfant quand vous sentez la montée d’un « bug ».
Diminuez la pression à la maison, pression langagière, pression temporelle ( même si je sais bien que c’est parfois difficile et que souvent un « dépêche-toi on va être en retard" nous échappe le matin !! )
Et enfin, soyez vigilant avec la fratrie, parlez-en avec eux afin d’éviter les moqueries. Demandez à tous les membres de la famille de jouer le jeu et de respecter des temps de parole lors des diners en famille!

ET CONCRETEMENT JE FAIS QUOI A LA MAISON?
Établir un rituel d’échange QUOTIDIEN de 15 minutes avec votre enfant où vous serez pleinement à l’écoute et disposé à échanger.

Trois axes à retenir pour ce rituel
1 Une activité de jeux de parole ( on joue avec sa parole, on dédramatise le bégaiement on prend plaisir avec sa voix et à communiquer !)
2 une activité de relaxation
3 et pendant cet échange : valoriser ses productions, ses mots, sa parole, complimentez-le, soyez fière de lui et ralentissez votre débit de parole lors de ce moment d’échange.

A RETENIR :

La métaphore de l'ordinateur :
Notre cerveau c'est un comme un ordinateur, avec tout un réseau de connexions, et parfois, comme un ordinateur, il "bug". La parole nous échappe, on se répète, les mots ne veulent plus sortir, comme un bug !
Alors Prends bien soin de ton ordinateur pour éviter la surchauffe et nourris-toi de moments calmes !
Moins il y aura de "bugs", moins il y en aura ! C'est un cercle vertueux !

Quelques idées d'activités

1. Relaxation
Quelques Activités très faciles et courtes à mettre rapidement en place à la maison

- video de relaxation que vous retrouverez dans les articles du blog ou sur le compte instagram @latribuhappykids

- La danse du bidou
Travailler sur le souffle et la notion de respiration abdominale (détente profonde des muscles respiratoires)
En position allongée : Mettre un petit bonhomme (jouet) sur le ventre de l’enfant, respirer doucement, observer la montée et la descente du jouet.

- Amusez-vous à faire des bulles ! à gonfler un ballon !

- La poupée chamallow :
Apprécier la texture moelleuse du chamallow : Manger, toucher un chamallow : l’enfant prend conscience de la douceur et de l’aspect « mou » du chamallow. Ensuite jouer à se transformer en bonhomme chamallow : détendre tous les muscles du corps, lever le bras et relâcher d’un coup, le corps se transforme petit à petit en chamallow, tout est mou 

- Les ptits dessins tout doux :
Dessiner avec le doigt des formes sur le dos, le bras ou la main de l’enfant : il doit deviner quelle est la forme.

2. Conscience du bégaiement et dédramatiser :

- La marionnette
L’enfant ou l’adulte fait parler la peluche, et parfois la peluche produit des petits accros de parole… avoir réaction positive++, rassurer la peluche en disant que ce n’est pas grave du tout ! (Enfant + adulte) et lui montrer un modèle d’une parole toute douce et calme, (en même temps faire une petite caresse sur la peluche pour un stimuli sensoriel de douceur).
La parole sort ensuite plus doucement. Puis bien insister sur les compliments à la peluche « belle parole !! » « Quelle parole douce !  »

3. Prosodie et parole :
Jouer avec sa voix, apprendre à la maitriser, apprendre à l’aimer !

- Jouer au petit robot

- Au paresseux qui parle trèèèèèèèèèèèèèès leeeeeeeennteeeeeemmmeeeeeeent

- Chanter des petites comptines (l’enfant ne bégaiera pas lors du chant !) cela permet de maintenir le plaisir du langage !



Quand agir ?
Il est essentiel d’agir le plus tôt possible :
Le bégaiement apparaît la plupart du temps vers les quatre ans, mais le langage dans ses formes "sonores" n’est pas encore totalement inscrit dans la topographie cérébrale, avant en moyenne 8 ans. Avant cet âge, il existe encore une possibilité de palliation des circuits qui après dix ans, sont définitivement imprimés.

Attitudes réactionnelles nocives

Les reproches, les moqueries et les appels à la volonté :
« Fais attention quand tu parles ! "arrête de bégayer comme ça ! », « Redis-moi ça correctement s’il-te-plaît ! Quand tu veux, tu sais très bien parler comme il faut ».
L’attitude de reproche peut aussi se manifester par un froncement de sourcils, un soupir de lassitude ou d’exaspération...
Ces attitudes orientent l’enfant vers l’effort de parole et le poussent donc au bégaiement chronique.

Les conseils :
"Respire, détends toi, calme toi" ou encore "parle moins vite, articule lentement"..
Malheureusement ces conseils que l'on penserait bénéfiques vont progressivement amener à une perte de spontanéité et de naturel de sa parole. Il tentera à tout prix, de contrôler sa parole, ce qui sera stressant et fatigant et n'améliorera pas ses productions.

La fausse indifférence :
Ignorer totalement les begayages n'est pas la bonne solution. En effet, cela va créer un sentiment de tabou, de gêne et de non-dit chez votre enfant. Il peut même se sentir coupable face à ses difficultés, un sentiment de honte par rapport à ce bégaiement que ses parents ont préféré ignorer.


Rachel, Orthophoniste
@latribuhappykids